Thérèse-Andrée est à table, près de la fenêtre, avec ses enfants et tel un automate, elle prend la télécommande et arrête la télé. Comme tous les soirs, elle est seule, son mari n’est pas là, Comme toujours à cette heure ci.
Jean-Sébastien, son fils de treize ans, s’empare de la télécommande et va dans sa chambre, mais avant :
-Vous avez vu ce que j’ai trouvé dans la cour de récréation ?
Sa sœur Etiennette onze ans :
- Je vais dans MA chambre terminer MON dessert, si on M’appelle, SVP, répondre que JE ne suis pas LA, la… !
Thérèse-Andrée est ailleurs.
« Il a beaucoup de travail songea-t-elle, ses maudits dossiers le retiennent au bureau. Oui, c’est vrai, il le fait pour nos enfants, pour nous, pour que nous manquions de rien ! D’accord, c’est aimable à lui, mais, il pourrait pour quelques soirs, se faire remplacer par sa secrétaire Elisabeth ! Et être enfin avec moi, avec nous, à l’heure normale, comme une famille réunie!
Il y a aussi la petite voisine d’à coté, qui vient lui tenir compagnie. Elle vient avec un morceau de pizza. Bon mais çà ne prend que quelques instants, juste un moment de détente quoi ! En aucun cas celà ne justifie ce retard insupportable.
Un soir, Thérèse-Andrée, au plus dur de ces intolérables attentes, avait décidé de donner un avertissement à son mari. Alors qu’elle lui préparait un bain moussant elle mis au fond de la baignoire. Une vingtaine de petites piles. « Çà le secourra un peu s’était-elle dit ! »
Ernest-Charles, ce soir là, n’avait ressenti qu’un léger chatouillement, mais çà l’avait mis de mauvaise humeur. Il tint son fils, comme seul responsable et l’avait magistralement engueuler malgré les protestations du gamin.
« Cette fois-ci, je vais mettre des grosses piles et j’espère qu’il y restera ! Songea Thérèse-Andrée exaspérée ».
Ernest-Charles est responsable d’une agence d’assurances. Encore ce soir, il n’est pas avec sa femme et ses enfants. A six heures il les a bien prévenu avec son portable :
«… J’ai quelques dossiers urgents à terminer… ! »
Soudain, dehors, à travers la vitre de la fenêtre de l'agence, une jeune femme observe Ernest-Charles. Ce dernier s’en rend compte, regarde sa montre et aussitôt, ferme ses dossiers, les range dans un classeur puis va ouvrir la porte d’entrée.
C’est Marthe-Elise, sa voisine. Elle rentre précipitamment, se dirige dans le bureau et dépose sur une table basse deux parts de pizza, ensuite elle se débarrasse de ces chaussures et va se vautrer sur un canapé du salon où l’attend Ernest-Charles. Enfin, elle se jette dans ses bras.
Marthe Elise à 28 ans, elle habite la maison d’à coté, et est très jolie. Ernest-Charles la serre dans ses bras et l’embrassent avec fougue.
-Maintenant ou après lui chuchote-elle ? »
-Maintenant, de suite, lui dit-il entre deux baisers! «
-Alors, attends moi deux secondes ! »
Marthe-Elise, prend le tube d'harissa, et s’enferme un moment dans la salle de bain puis, elle en ressort nue.
-Cà y est, j’en ai mis suffisamment, chuchotte-t-elle à son amant. On se met où, sur le bureau d’Elisabeth demande Marthe-Elise ?
-Oui, comme d’habitude !
Ils firent l’amour sur ce grand bureau, comme jamais, c’était deux corps enflammés qui s’emmêlaient et geignaient de plaisir. Ils terminèrent par un long baiser. Ernest-Charles lui susurre alors à l’oreille :
« L’harissa était vraiment de bonne qualité et bien dosée ! »
« J’en ai mis deux doigts, jubile Marthe-Elise. Aaah, c’était divinement piquant, vraiment délicieux ! Puis ajoute, on se la mange maintenant cette pizza ! »
C’est vers 9 h et demi que Ernest-Charles rentre chez lui, il se débarrasse de sa veste et de son porte document, puis se penche sur la chaise roulante et fait la bise à son épouse.
-« Bonjour chéri, je vais te couler un bain, lui dit-elle avec douceur! »
« Merci beaucoup, tu sais je suis désolé, d’arriver si tard, j’avais terminé mes dossiers et m’apprêtais à fermer, lorsque Marthe-Elise, la petits voisine, est arrivée, alors çà m’a retardé, mais demain… »
Thérèse-Andrée, ne l’écoutait pas et il le savait, mais il continua.
-« Mais demain, je dirai à Marthe-Elise, qu’elle ne vienne pas ! »
Dans la salle de bain, Thérèse-Andrée avait rempli la baignoire, avec une eau bien moussante, puis elle y ajouta une vingtaine de grosses piles rondes, puis manœuvra sa chaise roulante et s’en alla, hors de la pièce. Entre temps elle croisa son mari qui s’enferma dans la salle de bain. Peu après, Thérèse-Andrée entendit son mari pousser un long cri puis un grand bruit horrible. Elle actionna son fauteuil dans cette direction, puis ouvrit la salle d’eau. Elle aperçu son mari ensanglanté, le crâne fendu par la robinetterie. Elle comprit qu’il avait glissé sur les piles et s’était fracassé le crane. Elle poussa un long soupir et se dit :
« Désormais, je saurais à chaque instant, qu’il est seul, et où il se trouve, ainsi, je ne l’attendrai plus! »
On ne doit jamais négliger d’être ponctuel !
Etes vous comme Thérèse-Andrée ?
Tromperies, infidelités : oui !
inéxactitude : non !
Lucien Ruth
Janvier 2009 F I N